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COVID -19 : Pourquoi le vaccin est révolutionnaire ?COVID -19 : Pourquoi le vaccin est révolutionnaire ? | Est Presse
Monday, April 29, 2024
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COVID -19 : Pourquoi le vaccin est révolutionnaire ?COVID -19 : Pourquoi le vaccin est révolutionnaire ?

Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca, Sinovac… Dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, les laboratoires ont mené des recherches à une vitesse inédite, aboutissant à la création de vaccins d’un genre totalement nouveau.

Un an seulement après l’apparition du Covid-19, la vaccination contre cette nouvelle maladie est un objectif qui semble désormais atteignable. Les nombreux laboratoires qui se sont lancés dans la mise au point de candidats vaccins ont misé sur des méthodes différentes : certaines sont déjà connues et éprouvées, d’autres novatrices et inédites.

Celles des laboratoires Pfizer et Moderna sont à ce jour les plus avancées. Aujourd’hui, le Royaume-Uni a ainsi annoncé avoir autorisé l’usage du vaccin Pfizer/BioNtech. Une étape historique dans la lutte contre le Covid-19, ce vaccin étant le tout premier en « son genre ».

« Un vaccin d’un type unique »

Tous les vaccins anti-Covid ont le même but : entraîner notre système immunitaire à reconnaître le coronavirus et lui « apprendre » à développer ses défenses de façon préventive, pour lui permettre par la suite de neutraliser le vrai virus s’il venait à nous infecter.

Mais alors que les vaccins « conventionnels » peuvent être fabriqués à partir de virus inactivés (polio, grippe), atténués (rougeole, fièvre jaune), ou bien encore à partir de protéines appelées antigènes (hépatite B), qui déclenchent une réponse immunitaire sans virus, celui contre le Covid-19 du laboratoire Pfizer et de son partenaire allemand BioNTech, ou celui de Moderna, relèvent d’un autre mécanisme.

En quoi consiste-t-il ? On injecte dans l’organisme des brins d’instructions génétiques appelés « ARN messager ». Il s’agit d’une molécule « matrice » qui dit à nos cellules ce qu’il faut fabriquer.

Concrètement, cela signifie que des instructions génétiques sont directement injectées dans les cellules humaines, qu’elles « reprogramment » ensuite afin de leur permettre de fabriquer elles-mêmes un antigène du coronavirus. Un dispositif qui permet in fine à l’organisme de déclencher une réponse adaptée du système immunitaire si cela était nécessaire.

Cette technique est inédite dans le domaine de la vaccination. On a donc vraiment affaire à « un vaccin d’un type unique », selon les mots d’Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière, sur le plateau de LCI , le 25 novembre dernier.

« C’est un vaccin révolutionnaire : il n’y a aucun vaccin de ce type existant à l’heure actuelle, nulle part dans le monde. C’est un nouveau type de vaccin », a-t-il ajouté.

L’innovation de l’ARN messager

Jusqu’ici, jamais un vaccin à ARN messager n’avait été commercialisé pour un usage en médecine humaine. Comme le rappelle l’Agence France Presse, dans le cadre de ce vaccin, l’ARN messager est fabriqué en laboratoire, avec pour objectif de lui permettre de s’insérer et « pirater » la cellule, véritable mini-usine de protéines.

Une technique qui permet ensuite à cette machinerie de faire fabriquer des protéines ou « antigènes » spécifiques du coronavirus : les « spicules », ou « spikes ». Ces pointes si reconnaissables ornent la surface du virus et lui permettent de s’attacher aux cellules humaines pour ensuite les infecter.

Ces protéines, inoffensives en elles-mêmes, sont ensuite libérées par nos cellules et livrées au système immunitaire, qui va alors produire des anticorps. Ces anticorps vont rester, « montant la garde » pendant une longue durée (du moins c’est ce qu’espèrent les scientifiques), capables de reconnaître et de neutraliser le coronavirus s’il venait à nous infecter. Rappelons qu’à aucun moment, le virus SARS-CoV-2, même inactivé, n’est injecté.

Nouvelle technologie = danger ?

Comme le rappelle Bruno Pitard, spécialiste des vaccins à ARN et ADN, au micro de FranceInfo , l’ARN ne peut pas s’intégrer dans notre génome ni donc modifier notre ADN. « On n’a jamais vu les molécules d’ARN messager aller dans le noyau de la cellule. Et si jamais cela arrivait, il n’y a pas de mécanisme d’appariement entre l’ARN messager et l’ADN qui sont deux molécules chimiques très différentes », explique-t-il.

De son côté, la Haute autorité de Santé rappelle également dans son rapport publié hier, que « si les vaccins ARN sont sans doute les moins avancés en termes d’ancienneté de développement », ils ont tout même « l’avantage d’un profil de sécurité optimale ». En outre, « le risque de voir leur matériel génétique incorporé au génome de l’hôte est écarté ».

Faut-il alors craindre cette « nouvelle technologie » ? « S’il est vrai qu’il y a moins de recul sur cette technologie, les experts assurent que cela ne signifie pas, pour autant, parce que c’est nouveau, que c’est mal toléré, rapporte Europe 1 . Il y a cinq ans, les vaccins contre Ebola ont été conçus très rapidement, avec des vecteurs viraux, une autre technique. Mais l’efficacité a bien été au rendez-vous et il n’y a pas eu de problèmes. »

Un stockage « ultra-froid »

Autre grande nouveauté de ces vaccins : le stockage ultra-froid qu’ils nécessitent, du fait notamment de la fragilité de l’ARN qu’ils contiennent. Car si les vaccins traditionnels se conservent bien au réfrigérateur, celui mis au point par le laboratoire américain Pfizer nécessite d’être stocké dans de « super-congélateurs » à une température très basse avoisinant… les -70 °C.

Quant à celui de Moderna, le laboratoire a annoncé dans un communiqué qu’il devra lui aussi être conservé à des températures très basses, à moins -20 °C cette fois-ci, ce qui le rend plus facilement « distribuable » que le vaccin de Pfizer. Pour autant, le maintien de la chaîne du froid de l’usine jusqu’aux pharmacies sera toujours nécessaire pour garantir sa stabilité.

Un stockage inédit donc, mais qui n’est pas sans poser de problèmes comme le rappelait le 19 novembre Didier Sicard, ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin, professeur émérite à l’Université de Paris et ancien président du Comité consultatif national d’éthique.

« Si les vaccins qui vont être distribués doivent être gardés à une température de -70 °C, vous comprenez bien qu’on ne pourra pas vacciner des millions de personnes, s’il faut cette température de conservation, soulignait-il. Vous imaginez la foule sur 20 km de queue dans un hôpital ? Ça n’a pas de sens… »

Selon lui, « il va donc falloir attendre des vaccins qui soient plus simples d’utilisation, qui soient conservables dans un réfrigérateur, et que n’importe quel médecin puisse garder ».

De nouveaux problèmes de logistique

Ainsi, face à cette situation sans précédent et encore dans le flou sur la stratégie vaccinale de la France, Froilabo, l’unique fournisseur national de congélateurs capables de stocker les nouveaux vaccins contre le Covid-19, met désormais les bouchées doubles pour répondre à l’envolée prévisible de la demande.

Mais encore une fois, un problème se pose : les médecins et pharmaciens pourront-ils se fournir en « super-congélateurs » ? Comme le rappelle Tony Grandmenil, directeur administratif et financier de Froilabo, un congélateur de 700 litres coûte environ 12 000 €… pour une capacité de près de 40 600 flacons de vaccins « de type Pfizer ». Ce qui représente, à raison de cinq doses par flacon, environ 203 000 doses.

« Ce ne sera pas le pharmacien du coin qui pourra l’acheter », souligne Tony Grandmenil. Preuve s’il en fallait encore, que ce vaccin révolutionne chaque échelon de sa chaîne de fabrication et de distribution.

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