Sitôt après le tremblement de terre responsable de plus de 100 000 morts, des centaines de Coréens, Chinois et militants politiques, ont été tués par la population, chauffée à blanc par les autorités de l’époque.
Les célébrations, vendredi 1er septembre, du centenaire du tremblement de terre qui fit 105 000 morts à Tokyo et sa région se dérouleront, une nouvelle fois, en occultant l’autre catastrophe, directement liée au séisme : les massacres de Coréens, de personnes soupçonnées de l’être, mais aussi de militants politiques et de Chinois, dans les jours qui ont suivi la tragédie.
Le silence durable autour de ces massacres explique les difficultés du cinéaste Tatsuya Mori à réaliser son film Fukudamura jiken (« l’incident du village de Fukuda »), prévu pour sortir le 1er septembre. Le long-métrage relate un drame survenu cinq jours après le séisme, celui du meurtre de neuf marchands ambulants dans le village de Fukuda, aujourd’hui Noda, dans le département de Chiba (est de Tokyo). Les colporteurs faisaient partie de la communauté des burakumin, discriminée car considérée comme « impure ». Venus du département de Kagawa (Ouest), ils vendaient des médicaments le long du fleuve Tone. Ils ont été massacrés par une centaine de villageois parce qu’ils s’exprimaient dans le dialecte de Sanuki. Ils ont été confondus avec des Coréens.