FA CUP – Ce sont des retrouvailles aux allures de première passation. Un premier gros test pour Vincent Kompany, surtout. A la tête d’une séduisante équipe de Burnley, tranquille leader de Championship, le Belge retrouve son ex-mentor Pep Guardiola et Manchester City en quarts de finale de Coupe d’Angleterre ce samedi. Avec l’envie de confirmer ses premiers pas prometteurs sur le banc.
Philipp Lahm, Mikel Arteta, Joshua Kimmich, Xavi et tant d’autres. Tous ces noms ronflants et légendes du jeu ont en commun un homme, Pep Guardiola. Disciples de ce dernier, portraits-robots des systèmes guardioliens, ils baignent tous dans l’héritage du Catalan. Depuis quelques mois, c’est un autre protégé du technicien qui fait parler de lui.Retraité des terrains depuis 2020, Vincent Kompany marche dans les pas de son ancien mentor. Arrivé à Burnley cet été pour tourner l’immense page Sean Dyche, le jeune manager est l’une des belles histoires de la saison au Royaume. Forts d’un jeu attrayant, les Clarets déroulent en Championship. Ce samedi, la légende des Citizens peut mesurer ses progrès face au Manchester City de Pep, un homme qui n’hésite pas à lui tresser des louanges.
UN REDRESSEMENT EXPRESS ET AVEC DES IDÉES
Avec le départ de nombreux cadres, Nick Pope, Ben Mee et James Tarkowski en tête, et surtout un prêt de 73 millions d’euros à éponger, Kompany et les dirigeants ont dû se montrer malins pour reconstruire. Avec huit joueurs de Pro League (D1 belge), trois en provenance de… Manchester City, Burnley a bricolé et donné la prime à la jeunesse.Marqué au fer rouge par Pep Guardiola qu’il a côtoyé entre 2016 et 2019, Vincent Kompany n’a pas mis longtemps à transformer l’institution Burnley.
Tamponnée comme une équipe dure sur l’homme avec un pedigree kick-and-rush à l’ancienne, la formation a pris un virage radical. “Kompany a totalement transformé l’identité de l’équipe sur le terrain. Ce n’était pas excitant à regarder avant. Ils sont plus dynamiques et axés sur la possession“, explique Ibrahim Mustapha, notre confrère d’Eurosport UK.Mais le natif d’Uccle a tenu à conserver ce qui faisait la force des Clarets, à savoir cette mentalité de ne jamais rien lâcher. “C’est quelque chose que je veux protéger et ensuite ajouter les idées que j’ai sur le jeu. Une culture n’est pas un système et c’est difficile à créer“, détaillait-il dans les colonnes du Daily Mail plus tôt dans la saison. Un environnement qui sied aussi à la personnalité du Bruxellois dont le tempérament avait été remarqué la saison passée chez les Mauves
DU GUARDIOLA DANS LE TEXTE ET SUR LE RECTANGLE VERT
Avec ses inspirations guardioliennes, l’ex-capitaine des Diables Rouges fait mouche. Le Belge ne manque jamais l’occasion de rendre hommage à son ancien mentor comme ce fut le cas à la BBC. “Il m’a clairement donné l’envie d’entraîner. Il m’a beaucoup aidé à voir le jeu d’une manière différente.”
Lors de son expérience à Anderlecht déjà, Kompany louait l’influence de l’Espagnol et ce, dès son arrivée. “C’était comme être tous les jours à l’université. Il expliquait tout avec une telle clarté, et j’ai énormément appris de lui. Je ne suis en aucun cas Guardiola, mais je pense avoir été un bon élève.”Les éloges ont également fonctionné dans le sens inverse. Après le tirage au sort début mars, Pep Guardiola a salué le travail de son ancien protégé. “Il a tout : l’éthique de travail, la science du jeu, il est très respecté et expérimenté. Ce qu’il a fait est si difficile et il le fait très bien (…) En voyant de plus près ce qu’ils font, je comprends parfaitement pourquoi ils sont là. Ils seront un adversaire vraiment, vraiment coriace, ils font des choses incroyables sur le terrain.“Avant de glisser un petit indice sur le futur de l’ancien défenseur qu’il voit revenir à Manchester. “Il connaît le club, l’environnement, nos supporters et ce dont nous avons besoin. Il sera de retour, tôt au tard. Son destin, c’est d’être l’entraîneur de Manchester City, c’est écrit. Je ne sais pas quand, mais cela arrivera.”
LA CUP, LA CERISE SUR LE GÂTEAU POUR LES CLARETS
Mais il faudra encore patienter pour Vincent Kompany. L’ancien défenseur sait qu’il doit continuer à grandir. Son duel face à Pep Guardiola fait partie de l’apprentissage comme il l’expliquait à la BBC. “Je suis toujours impatient de me confronter aux meilleurs entraîneurs, je vis pour cela. Ma plus grande force, c’est que si j’échoue, je me relève et je reviens plus fort. C’est ce processus qui est le plus important pour moi actuellement.”
Leader de Championship avec 13 points d’avance sur son dauphin, invaincu en 2023, Burnley surfe sur l’effet Kompany. A moins d’un cataclysme, les portes de la Premier League tendent les bras aux Clarets. Face à Manchester City ce samedi, ce quart de finale de Coupe est un peu la cerise sur le gâteau d’une saison déjà aboutie.Symbole de la montée en puissance de Manchester City dans les années 2010, légende du club, Vincent Kompany retrouve l’Etihad Stadium dans un tout autre costume, celui de l’adversaire. “Je dois être honnête : je suis partagé entre deux sentiments… Mes liens avec Manchester City sont extrêmement forts“, concédait le Belge après le tirage au sort.Même si Pep Guardiola voit en lui l’un de ses successeurs sur le banc des Citizens, Vincent Kompany ne veut pas brûler les étapes. Quitte à clairement botter en touche. “Je pense que Manchester City devrait toujours avoir le meilleur entraîneur au monde et ce n’est pas moi“, affirmait-il à la BBC, en référence à son ex-coach. Le chemin continue samedi pour “Vince the Prince”.
