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INTERVIEW- Dr Sumayyah Hosany, médecin mauricien exerçant en Chine: | Est Presse
Friday, April 26, 2024
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INTERVIEW- Dr Sumayyah Hosany, médecin mauricien exerçant en Chine:

« Je constate que tout est mis en œuvre à Maurice pour combattre le virus… »

A pareille époque l’année dernière, elle s’était portée volontaire pour rentrer à Maurice. Elle voulait venir épauler ses collègues mauriciens qui soignaient les malades de la COVID -19, les réanimés vu qu’ils souffraient atrocement à l’hôpital de Souillac et à celui d’ENT de Vacoas. Mais comme elle dans le foyer de Wuhan, cette patriote dans l’âme n’avait pu faire le déplacement. Cependant, ses précieux conseils, les dons en terme d’équipement qu’elle avait pu organiser avec ses collègues en Chine en faveur du pays, a fait qu’elle a aussi contribué à la victoire de Maurice contre la pandémie (Acte 1).

Aujourd’hui, jour pour jour, un an après l’éclatement de la pandémie dans notre île, EST PRESSE l’a sollicitée pour une interview. Evidemment, les principaux sujets de notre conversation étaient ce que nous appelons la deuxième vague, la polémique autour du vaccin AstraZeneca et la situation en Chine. « Le gouvernement n’épargne aucun effort pour aider la population et le pays à s’en sortir. Je constate que tout est mis en œuvre à Maurice pour combattre le virus qui nous apprend bien des choses tous les jours » devait nous dire la doctoresse dans l’interview qui suit, réalisée par Stellio Antonio.

Docteur Dr Sumayyah Hosany, aujourd’hui, cela fait un an depuis que notre île a enregistré son tout premier cas positif du Coronavirus COVID -19. On se souvient que le ministre Sudheer Maudhoo, l’avocat, Dick Ng Sui Wa, nous même à EST PRESSE, nous vous avions approché. La situation est semblable encore une fois. D’abord, comment allez-vous et que pouvez-vous nous dire sur ce que nous appelons la deuxième vague ?

-Je vais très bien. Merci. Oui, je devais rentrer au pays à l’initiative du ministre Sudheer Mauudhoo, de Me Dick Ng Sui Wa et de votre équipe à EST PRESSE, mais le contexte était difficile. Je constate avec tristesse que ce maudit virus de la COVID -19 affecte énormément notre île que nous avons des raisons d’aimer. Je prie pour le pays et pour tout le monde. Je suis sûre que ça ira mieux dans encore quelques temps. Les autorités prennent les bonnes décisions et il faut que tous ceux qui habitent dans l’île se montre disciplinés à tout point de vue, dans la rue, au travail et à la maison. L’heure n’est pas au relâchement, mais à la discipline, la rigueur et surtout la solidarité.

Comme vous le savez, il y a maintenant plus de 150 cas positifs. Ce n’est pas peu pour notre petite île. N’est-ce pas ?

-Oui. Hélas, mais il faut que les gens suivent les consignes sanitaires et appliquent les gestes barrières en tout temps. C’est un virus et il se promène si nous le lui permettons. Or, c’est facile de briser la chaîne de transmission. Le secret est simple comme bonjour : appliquer les gestes barrières et adopter une bonne hygiène de vie.

Êtes-vous inquiète pour nous qui vivons à Maurice?

-Oui, je le suis, mais de l’autre côté, je sais qu’il y a la compétence et la bonne volonté chez les professionnels de la médecine dans le pays. Le gouvernement n’épargne aucun effort pour aider la population et le pays à s’en sortir. Je constate que tout est mis en œuvre pour combattre le virus qui nous apprend bien des choses tous les jours. Je sais qu’il nous faut un pic avant que la situation ne se calme. Là, c’est la tempête mais bientôt je souhaite et prie que ce sera l’accalmie. Du moins, je l’espère.

Vous devez sans doute, savoir que la campagne de vaccination a déjà démarrée. Croyez-vous dans l’efficacité des vaccins ?

-Oui. Absolument. J’y crois profondément. Ici, partout en Chine également nous avons été vaccinés. Les vaccins Sinopharm et Sinovac ont été administrés. Le Brésil également a fait confiance à ces deux vaccins. Maurice en a obtenu des dons du gouvernement Chinois. Avec le respect des gestes barrières, le vaccin est aussi la solution pour mettre le virus hors d’état de nuire.

« Si nous ne voulons pas vivre dans l’incertitude, si nous voulons en finir avec l’inquiétude et la peur, si nous voulons retrouver le sourire,il faut se faire vacciner »

Il y a eu quelques pays d’Europe surtout qui ont démontré une farouche opposition au vaccin développé en Grande Bretagne. Votre avis.

-C’est une opposition qui se traduit par l’arrêt de l’administration du vaccin AstraZeneca, développé par l’université d’Oxford en Grande Bretagne,  dans certains pays. Est-ce que c’est une décision justifiée ? Moi, je dis que seule la vaccination peut nous faire sortir de l’auberge. Le gouvernement a le devoir d’assurer la population que des millions de gens ont été vaccinés en Grande Bretagne et que le vaccin porte le nom d’AstraZeneca. Cela, sans le moindre problème. Je pense que l’argument que le gouvernement décline toute responsabilité en cas de problèmes, fait tiquer les gens. Cela provoque un manque de confiance et les gens se montrent de plus en plus méfiants.

Avez-vous été vacciné docteur ?

-Evidemment que je me suis faite administrée le vaccin volontairement, sans la moindre peur et je me porte très bien. Si nous ne voulons pas vivre dans l’incertitude, si nous voulons en finir avec l’inquiétude et la peur, si nous voulons retrouver le sourire, il faut se faire vacciner. Le vaccin semble être la meilleure des solutions. J’encourage tout le monde à se faire vacciner. Mais, malgré le vaccin, il faut continuer avec les gestes barrières, surtout le port convenable du masque partout.

Dites-nous docteur, comment vont maintenant les choses en Chine par rapport au coronavirus-COVID -19 ?

-Il n’y a pas eu de cas local en Chine depuis le nouvel an. Toute la Chine est maintenant à peu de risque (low risk country). Les autorités sont extrêmement prudentes concernant les colis qui arrivent de l’étranger et à l’égard des gens dont le pays aussi se bât contre cette pandémie. La mise sur pied d’un règlement 14/7/7 qui stipule qu’il est obligatoire de rester en quarantaine pendant 14 jours une fois arrivée en Chine, de rester confiner 7 autres jours à la maison, suivi d’un test PCR et 7 jours additionnels de confinement à la maison avant de pouvoir circuler librement dans le pays.

Docteur, quels sont les conseils que vous souhaiterez prodiguer à la population de Maurice ?

-Je dirais la même chose que l’an dernier. Chaque personne vivant à Maurice (Mauricien ou étranger) doit se montrer responsable, pratiquer les gestes barrières en tout temps et prendre toutes les précautions pour ne pas se mettre ou pour ne pas mettre les autres à risque. La vigilance et la rigueur doivent être de mise. Soyez prudent à tous les coups.

Pourquoi se casser la tête avec le PATIENT ZERO à un moment où le pays souffre. Sortons dans la zone de douleurs d’abord. Soignons les malades. Soyons solidaires pour briser la chaîne de transmission

Docteur, les statistiques ici démontrent que cette fois, il y a beaucoup de patients testés positifs qui se trouvent dans la tranche d’âge de 20 à 50 ans. Est-ce qu’il y a une explication particulière pour cela ?

-Je ne vais pas m’aventurer sur un terrain qui pourrait prêter à confusion. A mon avis, c’est une pure coincidence et la réponse peut se trouver dans la région où il y a un foyer. Si dans une localité, il y a une population plus jeune qu’une autre, forcément vous aurez plus de jeunes contaminés.

Personnellement, croyez-vous que cette deuxième vague soit propulsée par un variant ?

-Là aussi, je ne compte pas m’aventurer pour parler de variant, puisque comme on le sait, même si nous n’avons aucune preuve, on sème la panique parmi la population. Panique veut dire peur bleue et stress. Ne soyons surtout pas fataliste. Croyons que nous pouvons combattre le virus. La Chine l’a fait. Maurice dispose des moyens, des logistiques, des hommes et des femmes  dans son service de santé pour réussir et pour gagner le combat. Il suffit d’y croire et de collaborer avec les autorités.

Comme vous le savez, l’année dernière, nous avons rapidement enregistré des décès : 10 morts alors que cette année, même si nous avons dépassé les 150 cas, tous les patients sont en vie, asymptomatiques et se portent physiquement bien . Cela paraît paradoxal docteur…

-D’abord, je dirais qu’il faut rendre hommage aux Front Liners travaillant dans le service de Santé et le gouvernement. Ensuite, je dirais qu’il y a de fortes possibilités que le virus s’est affaiblit, qu’il y a un variant qui a fait ce travail. Mais, j’éviterais de m’aventurer sur le terrain de variant.

A votre avis docteur, qui pourrait être le PATIENT ZERO cette année ?

-Pourquoi se casser la tête avec le PATIENT ZERO à un moment où le pays souffre. Sortons dans la zone de douleurs d’abord. Soignons les malades. Soyons solidaires pour briser la chaîne de transmission. Ce sont les missions les plus importantes dans lesquelles nous devons investir et non nous casser la tête pour aller chercher et trouver le PATIENT ZERO. Laissons cela pour plus tard. Pour l’heure, il faut focaliser notre attention et notre énergie sur les moyens pour casser la chaîne de transmission, trouver les gens contaminés et soigner les malades.

Docteur, il y a une poignée de gens qui disent qu’il ne faut pas que la presse donne les noms des institutions, les localités où des cas positifs ont été décelés. Partagez-vous cet avis ?

-Pas nécessairement. Si on fait allusion aux vols ou cambriolages, il revient à la police de bien garder les localités où il y a des cas positifs au coronavirus COVID -19. Si les noms de ces mêmes localités sont divulgués, c’est pour protéger les gens. Oui, les noms des institutions scolaires où des cas positifs ont été enregistrés ne doivent pas être gardés secret. L’exercice de Contact Tracing est rendu plus facile si les noms de ces institutions sont connus du public. Voilà le rôle des médias : donner les noms de ces localités et autres, avenues ou rues. A mon humble avis les gens qui disent de tout garder secret ont tort. Il ne faut pas cacher la vérité. Ne pas jouer la transparence est plus grave. Moi, je dis qu’il faut communiquer et aider ceux qui travaillent dans le but de contrôler la propagation du virus.

Un dernier mot docteur…

-Bon courage à tous mes collègues Front Liners. Au public je dirais ceci : respectez et collaborez pleinement avec les autorités. Je suis sûr que, comme l’année dernière, l’île Maurice gagnera la bataille. Vive la République de Maurice.

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