Jürgen Klopp a annoncé vendredi qu’il quitterait Liverpool en fin de saison, après neuf années exceptionnelles sur le banc des Reds. L’entraîneur allemand et ses joueurs ont été les seuls à se rapprocher de la cadence infernale imposée par Manchester City depuis l’arrivée de Pep Guardiola en 2016. Et pourraient bien terminer leur aventure commune en apothéose, devant l’ennemi juré…
C’est l’inconvénient des annonces d’une telle ampleur en plein cœur de saison. Jürgen Klopp n’a pas encore quitté Liverpool mais après 8 ans et demi de mandat, l’entraîneur allemand a décidé d’officialiser son départ en fin de saison. Alors forcément, avant même de savoir comment l’histoire se terminera, la tentation du bilan est déjà trop forte.
Klopp contre Guardiola version anglaise – les deux hommes se sont aussi affrontés en Bundesliga -, c’est le Messi-Ronaldo de la Liga déplacé sur les bancs. C’est une opposition de style, une lutte tactique, cérébrale et de communication, des affiches de haute volée. Avec, à l’arrivée, un bilan très équilibré : 8 victoires pour Klopp, 7 nuls, 6 victoires pour Guardiola.
la Mersey en octobre 2015 :
- 1. Manchester City (716 points)
- 2. Liverpool (671 pts)
- 3. Tottenham (583 pts)
- 4. Arsenal (576 pts)
- 5. Manchester United (571 pts)
- 6. Chelsea (559 pts)
45 points séparent donc l’ogre mancunien des Reds sur la période. L’écart avec le reste de la meute se chiffre à près de 100 points.
A l’échelle de l’histoire du championnat d’Angleterre, seule la légende Sir Alex Ferguson parvient à se glisser entre les deux inséparables. L’Ecossais est ainsi deuxième au classement des points par match de Premier League (2,16) chez les entraîneurs à au moins 100 matches, derrière Guardiola (2,34) et devant Klopp (2,12).
Mais le mano à mano reprend au moment de se pencher sur les plus longues séries de victoires de l’histoire, les deux hommes étant à égalité avec 18 succès de rang. Klopp le dépasse “seulement” sur sa plus longue série d’invincibilité, 44 matches entre janvier 2019 et février 2020, contre 30 pour Guardiola. Seul Arsène Wenger a fait mieux avec Arsenal (49).
SI LOIN, SI PROCHES
Malgré cette proximité statistique, à l’arrivée, le Catalan a décroché quatre Premier League de plus que son concurrent durant leur expérience commune – cinq titres contre un, le premier pour Liverpool depuis 30 ans, en 2020. Près de 600 millions d’euros de plus sur le marché des transferts, aussi. Mais dans les têtes, le Liverpool de Klopp restera le principal rival du City de Guardiola.
On en oublierait presque que Chelsea est l’autre équipe à avoir été sacrée championne depuis l’arrivée du Catalan en Angleterre. C’est le coup de force de Klopp. D’avoir marqué considérablement les esprits par la manière, par la Ligue des champions remportée en 2019 aussi, par la régularité surtout, dans un championnat écrasé par une machine qui ne se grippe quasiment jamais. Plus que Chelsea, donc, mais aussi que Manchester United, Tottenham ou encore Arsenal, fraîchement revenu dans la course.
Ce duel n’a d’ailleurs pas encore tout à fait livré son verdict puisque les Reds, leaders de Premier League, ont actuellement cinq points d’avance sur leur dauphin mancunien, qui compte un match en moins. Que l’histoire sera belle si l’Allemand bat une dernière fois son concurrent au terme de son ultime saison. Le récit sera différent. C’est la limite de ne pas attendre la fin pour dresser un bilan.
