Alors qu’il y a 13 mois, il essayait de négocier un prêt dans des clubs moyens pour gagner du temps de jeu, Bradley Barcola a signé mercredi son acte de naissance en Ligue des champions. Un but sublime face à la Real Sociedad, les louanges de ses coéquipiers et une place précieuse dans le cœur de Luis Enrique : voilà l’ancien Lyonnais lancé dans une carrière pleine de promesses au PSG.
La drôle de soirée de Luis Enrique
Troyes, Strasbourg, Nîmes, Metz et surtout Saint-Gall, alors troisième du championnat suisse. Voilà les destinations où semblait s’écrire le destin de Bradley Barcola il y a un peu plus d’un an lors d’un mercato de janvier 2023 où il comptait bien quitter l’OL pour gagner du temps de jeu. Un an plus tard, il est un des deux héros du PSG en 8e de finale de la Ligue des champions. On le sait, on l’écrit toutes les semaines : le football est un accélérateur de vie.
Mais, dans le cas de Barcola, ce fut un grand huit démentiel sans pédale de frein. Qui aurait pu imaginer voir le longiligne ailier de 21 ans sauver, avec Kylian Mbappé, les miches de Paris dans son match le plus important de l’année ? Voilà ce qui ressemble à un acte de naissance au plus haut niveau. Cette promotion express, il le doit à deux hommes : Laurent Blanc, qui a vu le potentiel et a décidé de lui donner sa chance l’an dernier dans son club formateur, et Luis Enrique, qui a eu le cran de le faire passer devant quelques CVs bien plus fournis.
“IL ÉTAIT BIEN ÉNERVÉ” : LUIS ENRIQUE, LE COUP DE GUEULE SALVATEUR
Un but comme on décoche une flèche en plein coeur
Le retour sur investissement est rentable pour le coach catalan. Car afficher des progrès constants en Ligue 1 est une chose, porter l’équipe en Ligue des champions en est une autre. Il fut suffisamment raillé pour ses échecs spectaculaires lors de son entrée en jeu face à Newcastle à l’automne pour ne pas souligner aujourd’hui sa performance majeure contre la Real Sociedad (2-0). Après une première période franchement moyenne où on a bêtement cru qu’il était rattrapé par une forme d’inexpérience, il a inscrit un but comme on décoche une flèche en plein cœur.
Dans son style si atypique, comme un funambule prêt à tomber mais qui se rattrape juste à temps, en l’occurrence sur son dernier ballon du match. Vitesse, culot et ce sang-froid qui lui manque parfois quand la température monte dans la surface de réparation. “J’attendais d’avoir cette action-là, je n’ai pas touché beaucoup de ballons, je me préparais à avoir une action et la finir. J’ai saisi l’opportunité, a-t-il sobrement commenté au micro de RMC. C’est un rêve d’enfant de jouer ce genre de match et de marquer.” Un rêve qui semblait inaccessible il y a quelques mois encore.
La migraine pour Kolo Muani et Ramos
A ce petit chef d’œuvre, il a ajouté ce qui a toujours charmé son nouveau coach : un gros travail défensif pour soulager le pauvre Beraldo dont on se demandait, lui, ce qu’il fichait sur la pelouse. “Bradley c’est fantastique, s’est réjoui Gianluigi Donnarumma qui en a pourtant vu d’autres. On a beaucoup de joueurs qui sont très rapides. Il a mis un but extraordinaire. Je suis très content pour lui parce que c’est un garçon et un joueur fantastique.” De quoi donner quelques migraines à Randal Kolo Muani, cloué sur le banc jusqu’à la 83e minute, et Gonçalo Ramos. Mais le duo à 160 millions d’euros ne pèse pas bien lourd face à la fougue de l’ancien Lyonnais. Barcola a amené tout ce qui leur a fait défaut quand ils ont eu leur chance. Personne ne s’attendait à le voir si haut si vite et, désormais, bon courage pour le déloger de là.
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Bradley Barcola
Crédit: Getty Images
