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SANTE: Un tiers des cas de schizophrénie sont provoqués par le cannabis selon une importante étude danoise | Est Presse
Saturday, April 27, 2024
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SANTE: Un tiers des cas de schizophrénie sont provoqués par le cannabis selon une importante étude danoise

Un travailleur présente des fleurs de cannabis dans l’entreprise israélienne B.O.L Pharma, qui fabrique des produits à base de cannabis médical, pose dans la serre près de Moshav Yad Binyamin, dans le sud d’Israël, le 1er février 2022. Photo d’illustration. | MENAHEM KAHANA / AFP

D’après une vaste étude danoise, près de 30 % des cas de schizophrénie chez les jeunes hommes auraient pu être évités en l’absence de consommation intensive de cannabis. Mais ces travaux ne devraient pas clore le débat scientifique sur le lien réel entre cette pathologie psychiatrique chronique et l’usage de ce stupéfiant.

À la suite d’un voyage de 1836 à 1840 en Europe et en Orient, le médecin Jacques Joseph Moreau de Tours découvre les effets du cannabis et décide de créer un club à Paris pour en consommer avec des amis. Balzac, Baudelaire, Nerval, Delacroix ou encore Dumas fréquenteront le Club des Haschischins. Mais le but n’est pas seulement récréatif, il étudie aussi les effets et rapport de manière critique l’aliénation mentale générée par l’absorbation de haschisch.

Près de deux siècles plus tard, le lien possible entre la consommation de cannabis et la schizophrénie continue de faire l’objet de recherches poussées. Une étude publiée le 4 mai 2023 dans la revue Psychological Medicine fournit de nouvelles preuves que la consommation intensive de cannabis peut conduire à la schizophrénie, en particulier chez les jeunes hommes.

Une association très forte chez les jeunes hommes

Pour ces travaux, des scientifiques des services de santé mentale du Danemark et du National Institute on Drug Abuse (NIDA) ont analysé les dossiers médicaux de près de 7 millions de Danois âgés de 16 à 49 ans entre 1972 et 2021. L’objectif a été d’estimer la proportion des cas de schizophrénie pouvant être liée à un trouble dû à la consommation de cannabis au niveau de la population globale.

Les chercheurs ont observé une association entre les troubles liés à la consommation de cannabis et la schizophrénie chez les hommes et les femmes, bien que l’association soit beaucoup plus forte chez les jeunes hommes. À l’aide de modèles statistiques, les auteurs de l’étude ont estimé que jusqu’à 30 % des cas de schizophrénie chez les hommes âgés de 21 à 30 ans auraient pu être évités.

Une proportion qui tombe à 15 % des cas de schizophrénie chez les hommes âgés de 16 à 49 ans, et à 4 % chez les femmes âgées de 16 à 49 ans. « Nous avons constaté que la proportion de cas de schizophrénie attribuables à un trouble lié à la consommation de cannabis, et ceux qui auraient pu être évités, était beaucoup plus élevée chez les hommes que chez les femmes et, en particulier, chez les hommes plus jeunes chez qui le cerveau est encore en cours de maturation », conclut Carsten Hjorthøj, auteur principal de l’étude

Un débat persistant dans la communauté scientifique

Ce lien entre schizophrénie et cannabis avait déjà été conclu par une équipe de chercheurs finlandais, dont les travaux viennent d’être publiés au mois d’avril 2018 dans la revue British Journal of Psychiatry. Mais l’étude danoise est certainement la plus grande enquête épidémiologique réalisée à ce jour sur le sujet.

L’étude épidémiologique danoise n’offre pas de preuve irréfutable du lien cannabis-schizophrénie, qui ne pourrait être accomplie que par des essais contrôlés randomisés. D’autres chercheurs, comme le médiatique Carl L. Hart de l’Université de Columbia et Charles Ksir de l’Université du Wyoming, ont avancé dans une revue systématique publiée en 2016 que la forte consommation de cannabis fait partie d’un ensemble de comportements problématiques qui se manifestent chez les jeunes susceptibles d’être vulnérables à la schizophrénie, mais n’était pas la cause de cette dernière.

Des études ultérieures devront encore déterminer si le cannabis est un facteur de risque à lui seul, ou si ce facteur de risque vient s’ajouter à une vulnérabilité pré-existante. « Dans tous les cas, ces résultats militent pour une approche de prévention et d’éducation de tous les adolescents vis-à-vis des risques associés à l’usage de cannabis dans cette période charnière de constitution du cerveau », soulignait dans Ouest-France Paul Brunault, psychiatre et addictologue, chercheur à l’unité Brain & Imaging, Université de Tours, Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

La schizophrénie toucherait environ 0,7 à 1 % de la population mondiale, et environ 600 000 personnes en France, selon l’Inserm.

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