La vaccination contre le Covid-19 se poursuit à un rythme qui s’accélère, et plus de trois milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde. Mais les campagnes de vaccination n’avancent pas à la même vitesse selon les pays, et témoignent de profondes inégalités.
Le cap de trois milliards de doses de vaccin anti-Covid administrées a été franchi le 29 juin. Après le début de la vaccination en décembre 2020, il avait fallu 20 semaines pour atteindre le premier milliard. Il aura fallu 6 semaines pour le deuxième milliard, et 4 semaines pour le troisième milliard. La vaccination s’accélère.
Mais derrière cette progression, on constate des niveaux d’avancement très différents d’un pays à l’autre. En pourcentage, la tâche est plus aisée pour des petits pays ou des micros-États. Le Vatican et Gibraltar ont ainsi vacciné plus de personnes qu’ils ne comptent de ressortissants et affichent plus de 100 % de leur population ayant reçu au moins une première dose.
À une autre échelle, la Chine affirme avoir administré plus de 1,2 milliard de doses (40 % du total mondial) mais, par le jeu des premières et des secondes doses, cela ne couvre pas toute la population. Pékin ne précise que rarement le nombre de première et de secondes doses injectées. Selon les relevés d’Our World in Data, au 10 juin, 43,21 % de Chinois avaient reçu une première dose, et 15,51 % étaient complètement vaccinés.
De profondes inégalités
Pour pouvoir comparer l’avancement des campagnes selon les pays, nous avons retenu un indicateur simple : la proportion de personnes ayant reçu au moins une première dose. Il évite de complexifier les calculs avec les vaccins monodoses ou les personnes immunodéprimées nécessitant trois doses.
Voici par continent et par pays, le pourcentage d’habitants ayant reçu au moins une injection. La fraîcheur des données varie selon les pays, et va du 10 au 28 juin :
En Europe, la plupart des pays de l’Union européenne sont autour de 50 % de leur population ayant reçu une première dose. La France est au milieu de peloton.
En Afrique, actuellement éprouvée par une troisième vague, la plupart des pays sont sous le seuil de 10 %, en Asie sous les 20 %.
Le programme Covax a permis aux pays « à faible revenu » de commencer leurs campagnes de vaccination, mais l’écart avec les pays « à revenu élevé » (au sens de la Banque mondiale) demeure considérable.
Cinq pays n’ont pas commencé de campagne de vaccination : la Tanzanie, le Burundi, l’Érythrée, Haïti et la Corée du Nord.
L’urgence de vacciner
Les vaccins ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre, et n’offrent pas tous la même protection.
Selon un décompte de l’AFP, le vaccin d’AstraZeneca/Oxford, administré dans près de 80 % des pays et territoires qui vaccinent (au moins 171 sur 216), est le plus diffusé dans le monde, devant ses concurrents élaborés par Pfizer/BioNTech (au moins 102 pays, 47 %), Sinopharm et Moderna (au moins 48 pays, 22 %), Spoutnik V (au moins 41 pays, 19 %), Johnson & Johnson (au moins 31, 14 %) et Sinovac (au moins 24, 11 %).
Certains pays ont choisi de commencer par administrer de nombreuses premières doses, comme le Royaume-Uni, alors que d’autres visaient de réaliser rapidement des schémas vaccinaux complets, comme en France.
L’émergence de mutations plus contagieuses, comme les variants Delta et Gamma, rend moins efficace la première option et rend encore plus urgente l’obtention d’une couverture vaccinale la plus large possible pour être efficace.
La Russie, à la traîne avec 15 % de sa population ayant reçu une première dose et une campagne de vaccination qui patine, connaît actuellement une forte montée du variant Delta et des records de décès quotidiens.
Il peut aussi arriver, et c’est normal, d’avoir le Covid-19 quand on est vacciné.
