Le roi Salmane a reçu la première injection contre le coronavirus vendredi 8 janvier, trois semaines après le début de la campagne nationale de vaccination
Alors qu’en France le gouvernement planche sur un projet de loi visant à rendre la vaccination obligatoire pour les soignants, plusieurs pays l’ont déjà adopté.
Inciter ou imposer ? Le monde est divisé sur la question de la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour les médecins et autres professionnels de santé. Alors que le Premier ministre Jean Castex recevra à partir de demain les chefs de file du Parlement et des élus locaux pour aborder le sujet, plusieurs pays ont déjà franchi le pas et imposent le vaccin aux soignants, et plus généralement aux travailleurs.
À l’échelle privée et des villes aux États-Unis
Que feriez-vous pour garder votre emploi ? C’est une question à laquelle les travailleurs de la santé du Texas ont été confrontés, lorsque le Houston Methodist Baytown Hospital a exigé de son personnel qu’il soit vacciné contre le Covid-19. Près de 25 000 employés ont consciencieusement accepté, tandis que 153 personnes qui refusaient l’injection ont été licenciées en juin.
L’action en justice intentée par une ancienne infirmière de l’établissement, a été rejetée par un juge du tribunal de district, mais l’affaire a soulevé des questions sur l’obligation de se faire vacciner.
Le gouvernement de Joe Biden s’est clairement prononcé contre une obligation vaccinale au niveau fédéral. Aux États-Unis, la décision se prend donc à l’échelle d’un État, d’une ville ou d’une entreprise.
La ville de San Francisco a par exemple annoncé fin juin qu’elle allait demander à tous ses employés municipaux de se faire vacciner, sous peine de sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’au licenciement. Cette mesure prendra effet lorsque les vaccins auront été complètement approuvés par l’agence américaine des médicaments (FDA), qui n’en autorise pour l’instant l’usage que dans le cadre de la situation d’urgence provoquée par la pandémie.
Pour les personnels de maisons de retraite en Grande Bretagne
En Grande-Bretagne, La vaccination contre le nouveau coronavirus va devenir obligatoire pour travailler dans les maisons de retraite à partir d’octobre.
Les ouvriers, personnels médicaux ou même les coiffeurs intervenant dans les maisons de retraite devront aussi avoir reçu leurs deux doses, mais les familles et amis en visite en seront dispensées.
« Après une minutieuse consultation, nous avons pris cette décision pour protéger les résidents », a justifié au Monde le ministre de la santé britannique, Matt Hancock, mercredi 16 juin. La question de la vaccination obligatoire est également à l’étude pour les personnels de santé travaillant pour le NHS, l’hôpital public britannique.
Obligatoire pour tous les soignants en Italie
En Italie, les soignants ont l’obligation d’être vaccinés contre le Covid-19, depuis début avril. Le Premier ministre Mario Draghi jugeait « absolument inacceptable que du personnel sanitaire non vacciné soit en contact avec des malades » et a donc travaillé un projet de loi qui concerne les médecins, les infirmiers, les pharmaciens et tous ceux qui exercent des activités dans les établissements sanitaires et sociaux.
La Serbie envisage d’adopter une position similaire.
Si à ce jour, seulement 2,36 % du personnel médical n’est pas vacciné de l’autre côté des Alpes, les sanctions commencent à tomber. La région de la Calabre au sud-ouest du pays a suspendu le salaire de seize soignants : des infirmiers, des sages-femmes et un vétérinaire. Cette suspension ne sera pas levée avant le 31 décembre, sauf s’ils changent d’avis.
Trois cents soignants italiens ont par ailleurs saisi la justice, samedi 3 juillet en vue d’obtenir la levée de cette loi. « On viole notre liberté de choix et d’accès aux soins », a estimé Rolando Scotillo, secrétaire général de la FISI, un syndicat qui lutte contre l’obligation de vaccination.
Obligatoire à Moscou pour travailler
Le terme de vaccination obligatoire n’est peut-être pas employé en Russie, pourtant plusieurs régions y ont recours.
Alors que la pandémie continue de faire des ravages au pays de Poutine, le président russe a redit, mercredi, son opposition à ce caractère contraignant particulièrement impopulaire, mais il a admis le fait que les gouverneurs de « certaines régions » puissent y avoir recours « pour certaines catégories de citoyens ».
Pas de vaccin, pas de travail en Arabie Saoudite aussi
C’est déjà le cas à Saint-Pétersbourg et à Moscou, où les employés du secteur des services sont forcés de recevoir une injection. Au moins 60 % des employés des secteurs bancaires, de la restauration, des transports et du service public devront être vaccinés avant le 15 juillet, faute de quoi les entreprises risquent de se voir infliger une amende.
Ailleurs dans le monde, l’Arabie saoudite adopte certainement la ligne la plus dure : pas de vaccin, pas de travail. En mai, le gouvernement a déclaré que les employés des secteurs public, privé et à but non lucratif devront être vaccinés avant de pouvoir reprendre le travail.
