Tuesday, May 14, 2024
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En Chine, des confinements plus courts, mais sans préavis pour tenter de stopper Omicron

Une partie des habitants de Shenzhen reprennent le travail ce lundi dans le sud-est de la Chine, à Shenzhen, mais les mesures sanitaires se durcissent dans le nord-est. Depuis dimanche dernier, les 4,5 millions d’habitants de Jilin sont de nouveaux confinés. Dans une Chine confrontée au rebond de la pandémie dû au variant Omicron, la stratégie du « zéro Covid-19 », dit « dynamique », entraîne des durées de confinement plus courtes, mais tout aussi soudaines dans leur application.

Plus un véhicule ne circule à Tangshan depuis dimanche 20 mars. Cette mesure de 24 heures doit permettre à une armée de combinaisons blanches de dépister les 7,7 millions d’habitants de la capitale chinoise de l’acier.

Si la décision des autorités locales, appliquée sans préavis, bouleverse le quotidien d’une mégalopole située à deux heures de voiture à l’est de Pékin. Elle n’empêche pas de sourire. C’est en tout cas ce que veulent croire les optimistes dans les commentaires sous une vidéo qui a fait le tour du réseau weibo ce week-end.

Futur mari confiné

Grandes lunettes vintages et enthousiasme à revendre, la future mariée porte le rouge des unions heureuses, couleur aussi des coussins, du dessus de lit et des abats jours de la chambre dans laquelle elle se trouve sur les images. La jeune femme écarlate sourit dans une vidéo qui a fait le tour de la toile, même si le mariage n’a finalement pas pu avoir lieu à Tangshan… faute de mari ! Le jour où ils devaient se dire « oui », ce dernier s’est réveillé en quarantaine sur décision du comité de quartier. Sa promise a aussitôt fait sa valise pour le rejoindre, après avoir effectué un test PCR.

Ces histoires de confinement sans préavis, ces tests à répétitions sont dans toutes les conversations ces jours-ci en Chine. Car avec Omicron, les mesures de verrouillages diffèrent en fonction des régions, des villes et mêmes des quartiers.

Le variant du SARSCoV2 frappe particulièrement le nord-est de la Chine. Les autorités sanitaires y rapportent 1 542 nouveaux cas de contamination confirmés dans la province de Jilin pour la journée de dimanche 20 mars, sur les 1 947 constatés dans 19 provinces et villes provinces, soit 4 331 cas au total en comptant les asymptomatiques.

Ce bilan en légère baisse paraît peu élevé comparé à d’autre pays. Il continue toutefois de mobiliser l’ensemble des énergies dans une Chine très vaccinée, mais dont les vaccins produits localement seraient moins efficaces contre le variant omicron, comme en témoigne le taux de mortalité élevé à Hong Kong.

Confinement sous l’œil des drones

En attendant les vaccins chinois ARNm, les files d’attentes s’allongent devant les tentes de dépistages contre le Covid-19 et les confinements « courts » se multiplient. Depuis dimanche minuit, la ville éponyme de Jilin impose ainsi trois jours de confinement stricts à ses 4,5 millions d’habitants.

La mégalopole voisine de Changchun confinée depuis le 11 mars dernier, a annoncé de son côté un durcissement des mesures de préventions. Les habitants pouvaient jusqu’ici sortir de leur domicile pour aller faire des courses deux fois par semaine, c’est désormais terminé : seuls le personnel médical et les personnes en lien avec les moyens de lutte contre l’épidémie sont autorisés à sortir.

Même chose dans la province orientale du Shandong où plusieurs villes sont également sous cloche :

« Les habitants ne pouvaient pas sortir de leur appartement la semaine dernière, aujourd’hui ils peuvent se promener en bas dans leur résidence, explique cette Pékinoise en français, inquiète pour ses parents contactés sur la messagerie WeChat. Mais ils n’ont toujours pas le droit de sortir dans la rue. Il y a des drones qui surveillent les résidents et préviennent la police en cas d’infractions aux quarantaines. De toute façon, toutes les écoles sont fermées, c’est donc un confinement total qu’on ne connait pas pour l’instant à Pékin. »

Ordinateurs sous les bras à Shenzhen en cas de fermeture

Confinement total ou semi-confinement, mais pour des durées raccourcies : le gouvernement central demande à ce que l’impact des mesures sanitaires soit minimisé pour préserver l’économie. À Shenzhen, les transports publics fonctionnent à nouveau lundi 21 mars, même si tout le monde ne peut pas retourner travailler, explique cette designer de produit chez un fabricant informatique :

Confinement total, ou semi confinement, mais pour des durées raccourcies : Le gouvernement central demande aux gouvernements locaux de minimiser l’impact des mesures sanitaires pour préserver l’économie. 

À Shenzhen, après moins d’une semaine de confinement, les transports publics ont repris lundi 21 mars, et la plupart des administrations fonctionnent, mais tout le monde n’a pas repris le travail, comme l’explique cette designer de produits chez une grande marque d’informatique locale où tous les employés sont en télétravail depuis un mois :

Mon copain reste avec moi à la maison, car il n’a pas ses 4 tests négatifs consécutifs demandé par notre résidence pour sortir. Demain ce sera possible, il ne faut plus qu’un test dans les 48 heures, et nous avons un centre de dépistage à l’intérieur de notre communauté ouvert de 9 h à 22 h tous les jours.

Si certains experts tentent, depuis quelques semaines maintenant, d’habituer l’opinion à vivre avec un variant moins dangereux que les précédents, il n’est pour l’instant pas question de sortir de la stratégie « zéro Covid-19 », dite « dynamique », a affirmé Liang Wannian, chef de l’équipe de contrôle et de prévention Covid-19 au sein de la commission nationale de la santé. 

Une stratégie susceptible d’évoluer à tout moment, d’où ces claviers dépassant des sacs dans les métros à Shenzhen, certains préférant emmener avec eux leur ordinateur de bureau, pour pouvoir travailler de chez eux, en cas de nouvelle fermeture de la ville.

 

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